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Interview « Le Maroc mise sur la valorisation des produits du terroir à l’export »

Le plan Maroc Vert, destiné à moderniser la petite agriculture familiale et à structurer l’offre, fête ses dix ans. Le défi reste de trouver des débouchés valorisants et d’adapter les volumes de production.

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C omment se caractérise l’offre des produits du terroir au Maroc ?

Sadiq Idrissi : C’est une offre atomisée, peu organisée et avec souvent des problèmes qualitatifs liés à l’hétérogénéité des produits, notamment au niveau de la logistique et de la chaîne du froid. En revanche, ce sont des produits très originaux, comme l’huile d’argan dont le Maroc est le seul pays producteur, le cactus dont les huiles de pépin sont aujourd’hui très recherchées, ou les graines et gousses de caroubier qui ont un potentiel incroyable comme gélifiant naturel. Le safran, les dattes, les figues, les amandes et le miel, le lait de chamelle sont aussi stratégiques, mais les volumes sont encore trop réduits.

Quels sont vos marchés ?

En premier lieu l’Union européenne, qui reste notre partenaire commercial privilégié. L’Amérique du Nord et la Chine sont aussi des bons débouchés pour nos productions. Le potentiel est énorme, car nous avons une gamme de produits typés qui intéresse de nombreux clients, sur le marché alimentaire comme sur le marché des cosmétiques naturels. Il faut cependant atteindre un niveau standard de qualité et une organisation de l’offre plus efficace. Pensez que nous sommes importateurs de blé, mais exportateur vers l’Union européenne de graines de couscous avec une croissance de 22 % par an. Notre force est la typicité de nos produits et l’originalité de nos savoir-faire.

Comment les valorisez-vous ?

Le Maroc s’est inspiré de la France et de l’Italie pour identifier ses produits du terroir à travers des signes officiels de qualité. Nous avons 38 produits sous IGP, 6 en AOP et 2 en label. Cela permet d’engager une mise à niveau qualitative et une démarche de promotion collective. Mais pour atteindre de nouveaux clients, les filières doivent améliorer les plateformes logistiques, être plus présentes dans les linéaires des GMS, organiser la distribution et faire de la promotion à l’export.

Propos recueillis par Jacques Mathé

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